Colloque : Hubert Monzat : "Des motifs d’inquiétude" (Blog Paris Turf 22/03/2011)
Mardi, à la maison de la Chimie, à Paris, avait lieu un colloque dont l’objet était de faire le point sur les paris en ligne, un an après sa libéralisation. Parmi les intervenants, Hubert Monzat, directeur de France Galop, n’a pas caché les difficultés rencontrées et les risques qu’encouraient la filière hippique, soumise à rude concurrence avec les paris sportifs et le poker. "Nous avons parfois un peu de mal à trouver notre place dans le paysage tel qu’il s’est construit, a expliqué Herbert Monzat. L’ARJEL, notamment, a eu tendance à nous renvoyer vers nos interlocuteurs habituels du ministère de l’Agriculture, créant une difficulté dans le dialogue qui devait se nouer. Dans son avis public, l’Autorité de la concurrence nous a récemment cloués au pilori alors même que si nous n’avions pas appelé à l’aide, nous n’aurions nullement été entendus. Il conviendra donc d’être attentif afin de s’assurer que l’Autorité de la concurrence trouve sa place, y compris vis-à-vis de la filière hippique. Celle-ci entend respecter l’esprit de concertation et de transparence qui prévaut dans le texte de la loi."
Sur le plan économique, il a souligné le maintien du chiffre d’affaires (près de 10 milliards d’euros), tout en reconnaissant que c’était au prix d’une très forte augmentation de l’offre. Puis, il a dressé un tableau plutôt inquiétant : "Nous avons bénéficié d’une baisse de la fiscalité, qui a généré pour les autorités hippiques et les sociétés de courses une embellie à court terme. Celle-ci ne doit pas nous tromper sur la réalité économique de la filière. Nous sommes aujourd'hui dans une situation de faux-semblant : les efforts considérables des professionnels ont permis de maintenir un chiffre d'affaires satisfaisant mais nous risquons de nous heurter à une difficulté majeure liée à l’absence de relais de croissance. Il suffit de regarder ce qu’il se passe en Europe : la Grande-Bretagne et l’Irlande connaissent, du point de vue de la filière hippique, une crise profonde. Nous sommes tout à fait ouverts à la discussion avec les opérateurs de paris, mais ils doivent avoir en tête la nécessité de maintenir la matière vivante qui se trouve derrière notre activité."
Il a souligné la nécessité de changer les habitudes prises avec la situation de monopole du PMU. "Nous devons mettre fin à des relations fusionnelles avec le PMU et s'émanciper de l'intégration verticale. Chacun s’efforce néanmoins de jouer le jeu. Nous n’avons pas assisté au développement des paris à cote fixe que nous redoutions. Le phénomène du poker s’est développé de façon importante sans cannibalisation importante des paris hippiques. Globalement, l’affaiblissement de la filière que nous redoutions ne s’est pas produit. La difficulté, pour le législateur, consistera à permettre le développement des activités des opérateurs de paris sans ruiner l’économie d’une filière qui pourrait disparaître rapidement si l’on ne prenait pas garde à cet écueil."
Concernant ses relations avec les nouveaux opérateurs, le directeur de France Galop s'est montré très ouvert, souhaitant établir un vrai partenariat : "Nous devons apprendre à travailler ensemble et définir de nouvelles procédures qui témoignent de notre volonté d’aller de l’avant dans la transparence. Je ne prendrai qu’un exemple : celui du calendrier des courses. A partir du moment où le paysage juridique a été transformé, les pratiques anciennes, selon lesquelles le PMU pouvait être le mandataire universel des courses françaises, ne peuvent plus avoir cours. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes efforcés de mettre en place des conventions régissant les relations entre les opérateurs. Si nous avons sollicité la fourniture d’un certain nombre d’informations concurrentielles, c’est parce que nous devons rétribuer nos homologues étrangers. Soyez néanmoins assurés que les opérateurs sont, à nos yeux, des partenaires et non des adversaires." Christophe Ugnon
Sur le plan économique, il a souligné le maintien du chiffre d’affaires (près de 10 milliards d’euros), tout en reconnaissant que c’était au prix d’une très forte augmentation de l’offre. Puis, il a dressé un tableau plutôt inquiétant : "Nous avons bénéficié d’une baisse de la fiscalité, qui a généré pour les autorités hippiques et les sociétés de courses une embellie à court terme. Celle-ci ne doit pas nous tromper sur la réalité économique de la filière. Nous sommes aujourd'hui dans une situation de faux-semblant : les efforts considérables des professionnels ont permis de maintenir un chiffre d'affaires satisfaisant mais nous risquons de nous heurter à une difficulté majeure liée à l’absence de relais de croissance. Il suffit de regarder ce qu’il se passe en Europe : la Grande-Bretagne et l’Irlande connaissent, du point de vue de la filière hippique, une crise profonde. Nous sommes tout à fait ouverts à la discussion avec les opérateurs de paris, mais ils doivent avoir en tête la nécessité de maintenir la matière vivante qui se trouve derrière notre activité."
Il a souligné la nécessité de changer les habitudes prises avec la situation de monopole du PMU. "Nous devons mettre fin à des relations fusionnelles avec le PMU et s'émanciper de l'intégration verticale. Chacun s’efforce néanmoins de jouer le jeu. Nous n’avons pas assisté au développement des paris à cote fixe que nous redoutions. Le phénomène du poker s’est développé de façon importante sans cannibalisation importante des paris hippiques. Globalement, l’affaiblissement de la filière que nous redoutions ne s’est pas produit. La difficulté, pour le législateur, consistera à permettre le développement des activités des opérateurs de paris sans ruiner l’économie d’une filière qui pourrait disparaître rapidement si l’on ne prenait pas garde à cet écueil."
Concernant ses relations avec les nouveaux opérateurs, le directeur de France Galop s'est montré très ouvert, souhaitant établir un vrai partenariat : "Nous devons apprendre à travailler ensemble et définir de nouvelles procédures qui témoignent de notre volonté d’aller de l’avant dans la transparence. Je ne prendrai qu’un exemple : celui du calendrier des courses. A partir du moment où le paysage juridique a été transformé, les pratiques anciennes, selon lesquelles le PMU pouvait être le mandataire universel des courses françaises, ne peuvent plus avoir cours. C’est la raison pour laquelle nous nous sommes efforcés de mettre en place des conventions régissant les relations entre les opérateurs. Si nous avons sollicité la fourniture d’un certain nombre d’informations concurrentielles, c’est parce que nous devons rétribuer nos homologues étrangers. Soyez néanmoins assurés que les opérateurs sont, à nos yeux, des partenaires et non des adversaires." Christophe Ugnon
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