"On va dans le mur !" par Corine Barande-Barbe (article paru dans le JDG du 4 avril 2010)
A l’heure de l’ouverture, le fonctionnement de France Galop se dégrade : les décisions sont communiquées aux membres par voie de presse ! Le Conseil d’Administration décide sans voter, sans entendre les instances et, plus grave, sans tenir compte de la voix qui s’élève en provenance directe du terrain.
Le Conseil d’Administration se réunit pour édicter, avant le Comité et avant les Conseils du Plat et de l’Obstacle, censés débattre de la politique générale de leur discipline. La question des centres ne leura jamais été présentée. La manoeuvre qui consiste à créer des Comités consultatifs (sans aucun pouvoir) qui se réuniront après que les décisions soient prises et annoncées est inacceptable.
La logique d’entreprise voudrait que France Galop définisse un objectif, puis étudie les données pour optimiser le parc de chevaux disponibles, tout en préservant les points névralgiques. Depuis 15 ans, on avance au coup par coup, sans anticiper et, brutalement, il faut boucher les trous d’une gestion empirique. En 2008, on ponctionne tout le monde en consacrant un tiers de l’augmentation des allocations au budget des indemnités de transports pour préserver la recette. En 2010, on veut ponctionner les seuls propriétaires des 70% de chevaux entraînés sur les centres. Pourquoi ?
Le nombre de galopeurs, le besoin en partants et en courses supports d’enjeux PMU et l’enveloppe des allocations mettent en évidence les priorités. Et France Galop dispose de moyens pour organiser un fonctionnement serein, sportif et incitatif à tous les niveaux.
Il n’est pas question pour les propriétaires de refuser de faire un effort (de plus !).
Mais un effort instruit de chiffres précis et assorti d’un droit de regard sur son utilisation, AVANT de le chiffrer. Les représentants socioprofessionnels se sont réunis pour travailler ensemble : à ce stade, atteindre une couverture de 50% sur 5 ans dans une gestion plus transparente leur paraît « envisageable ».
Les propriétaires ne devraient pas voir leurs taxes augmenter brutalement. Au-delà des 50% envisagés, le solde du financement des centres d’entraînement revient à la collectivité, (utilisateurs des centres compris), comme le budget des transports. Le même esprit doit animer la gestion de tout le service dit « public ». Les chiffres des enjeux sont corrects et il y aura un bonus fiscal. Quand l’Etat prévoit une taxe affectée de 8%, n’est elle pas constitutive d’aide pour soutenir l’intérêt général ?
Ne cédons pas à la tentation de faire payer les erreurs par notre clientèle.
Le Galop change: les socioprofessionnels parlent d’une même voix. Ils ne se contenteront plus de promesses : dire quelque chose et écrire autre chose ; modifier le Budget sans consultation. Les prochains Conseils et le Comité seront l’occasion de reparler du dossier des Centres d’entraînement qui devra intégrer les demandes actuelles des socioprofessionnels et une clause de « revoyure » certaine avant le prochain Budget.
Et puisque les Statuts doivent être modifiés, pourquoi ne pas envisager une modification du Décret pour augmenter la participation des socioprofessionnels au Comité et surtout au Conseil d’Administration qui n’est plus suffisamment représentatif ? »
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