mardi 1 juin 2010

Le site du magazine CAPITAL publie un portrait de Philippe GERMOND.

Posted on/at 15:17 by "Actionnaires du Galop"

Nous vous livrons ici l'article paru sur le site du journal CAPITAL.


Philippe Germond l’avoue : les courses n’ont jamais été son dada. C’est pourtant à lui que France Galop et la Société du cheval français, les régisseurs des compétitions hippiques, ont confié il y a un an la présidence du PMU (9,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires). Le poker et les paris sur le foot, sur lesquels il mise grâce à l’ouverture en juin des jeux d’argent en ligne ? Pas davantage sa tasse de thé. Officiellement, ce centralien de 53 ans a été choisi pour son expérience dans les nouvelles technologies. Car, au fil des ans, le PMU est devenu une boîte high-tech, avec 5 milliards de transactions informatiques traitées l’an dernier. Un point de chute rêvé pour Germond, habitué au saut d’obstacles.

En 2002, emporté par le naufrage de Jean-Marie Messier chez Vivendi, l’ancien patron de SFR avait rebondi chez Alcatel, où il pensait succéder au boss, Serge Tchuruk. Loupé ! Bombardé en 2007 à la tête de la SSII Atos Origin, il en a été évincé quinze mois plus tard. Au PMU, le parcours semble moins semé d’embûches. Sa passion contrariée pour les maths A l’image de la bonne société de Boulogne-Billancourt, où il a grandi, le petit Philippe a fréquenté les meilleures écoles. Chez les jésuites de Saint-Louis-de-Gonzague, dans le XVI arrondissement de Paris, puis en prépa au lycée versaillais Sainte-Geneviève, où il s’est passionné pour les équations. Son rêve à l’époque ? Devenir chercheur en mathématiques. Une obsession pour ce polard qui dévorait le week-end des bouquins sur les algorithmes. Hélas, recalé à Normale sup et à l’oral de Polytechnique, il a dû se «contenter» de l’Ecole centrale.

Un crève-cœur : «Je n’ai jamais eu une âme d’ingénieur», dit-il. Ses premiers coups d’éclat Inscrit en master de management à Stanford, Germond baragouinait l’anglais lorsqu’il a débarqué en Californie en 1979. Il a dû s’y mettre dare-dare et assimiler aussi vite la dactylographie, qu’il pratiquait des nuits entières pour remettre à ses professeurs des études de cas nickel. Repéré par les recruteurs de Hewlett-Packard, le Frenchie a gravi en quinze ans tous les échelons chez le géant de l’informatique, jusqu’au poste de DG pour l’Europe du Sud. Il y a découvert le marketing… et l’amour. Déjà marié et père de deux enfants, ce séducteur est tombé sous le charme de Sylvie, une collaboratrice, qu’il a épousée une dizaine d’années plus tard. «La moyenne d’âge chez nous était de 31 ans, avec 35% de femmes surdiplômées : ça créait des liens», raconte Kléber Beauvillain, l’ancien patron de HP France

Sa rivalité avec les X-Télécom Arrivé en 1994 à la Générale des eaux (devenue Vivendi) dans les bagages de Jean-Marie Messier, Philippe Germond s’est vite installé à la direction de SFR. Dans ce fief de polytechniciens, le débarquement de ce marchand d’ordinateurs n’a pas été très bien vécu. D’autant qu’il s’est empressé de faire venir des pros de la vente, issus de Danone ou de Volkswagen. Bien vu : le mobile, qui commençait à se démocratiser, avait besoin de bons commerciaux.

Paradoxalement, c’est avec un HEC qu’il s’est le plus accroché : Louis Gallois, le patron, à l’époque, de la SNCF, et copropriétaire du réseau fixe de Cegetel, une autre activité de Vivendi dirigée par Germond, ne l’a jamais porté aux nues. Sa collection de parachutes dorés Excepté à Hewlett-Packard, ce père de quatre enfants n’a jamais quitté ses différents jobs sous les ovations. «Mais il a un talent certain pour retomber sur ses pieds», note un patron qui l’a pratiqué. Financièrement, s’entend.

Après la débâcle de Vivendi, en 2002, l’ancien bras droit de Messier a empoché un chèque de départ de 3,1 millions d’euros. Ses deux ans et demi comme directeur général d’Alcatel lui ont rapporté exactement autant d’indemnités. Chez Atos, par contre, le parachute est parti en vrille : le conseil de surveillance a refusé de lui verser les 4 millions d’euros qu’il réclamait.

Qu’à cela ne tienne : il poursuit en justice son ancien employeur pour rafler cet énième magot. Forcément, c’est 400 fois plus qu’un petit quinté dans l’ordre…Son art de tourner casaque Au PMU, son arrivée a été vécue comme une bouffée d’oxygène, après le règne un brin compassé de l’ancien patron, Bertrand Bélinguier. Il faut dire que cet habile communicant a vite compris comment amadouer les troupes : en faisant tout le contraire de son prédécesseur. Toujours tiré à quatre épingles, cette gravure de mode a tombé la cravate. Hop, les cadres ont fait de même. Bélinguier était sur le dos de ses collaborateurs ? Germond a délégué. «Je ne veux pas rentrer dans les détails», explique-t-il. La posture est risquée.

Ailleurs, elle l’a fait passer pour un dilettante. «Chez Atos, il présentait bien, mais donnait l’impression de buller», se rappelle un ancien administrateur. «C’est un manager de beau temps, pas de crise», regrette un autre. Avec les courses, il joue sur du velours : le chiffre d’affaires a encore augmenté en 2009, pour la douzième année consécutive. Ses 18 trous hebdomadaires Mince et toujours hâlé, Philippe Germond doit sa forme olympique à une pratique assidue du sport. Golfeur accompli, il ne renoncerait pour rien au monde à ses parties au club huppé de Saint-Nom-la-Bretèche, en région parisienne. Très bon amateur (handicap 8), il est souvent l’un des premiers sur les greens, dès 7 heures, le samedi matin. Et il termine son escapade en avalant une grillade accompagnée d’un demi de bière. «Philippe est aussi un excellent skieur», indique son ami et rival dans le poker en ligne, Marc Simoncini, le créateur de Meetic, qui a dévalé avec lui les pentes de Méribel, où Germond a ses habitudes.

Le patron du PMU vient de rajouter une dernière corde à son arc. L’équitation ? Toujours pas : la bicyclette. Pour Noël, il a reçu un magnifique vélo américain, tout en carbone. Son coming out salarial au PMU En février dernier, le nouveau boss du tiercé est monté sur ses grands chevaux. Très agacé par la CGT, qui avait rédigé un tract lui reprochant de courir après l’argent, il a fait venir les syndicalistes dans son bureau pour leur montrer sa fiche de paie. Montant : 30 000 euros mensuels, variable non compris.

Ces curieux avaient eu le toupet de farfouiller dans le rapport annuel d’Atos pour chercher la rémunération du président dans ses précédentes fonctions. Et ils avaient constaté qu’en 2008 il avait touché 1,6 million d’euros en salaire fixe et variable, le tout pour dix mois et demi de travail. Comparativement, la présidence des courses hippiques lui rapporte cinq fois moins. Un sacrifice tout relatif !

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